Mélanie des Soeurs Boulay fait une oeuvre puissante sur la vague d'allégations

Les allégations d'inconduite sexuelle visant des centaines de personnes connues et moins connues font parler d'elles depuis le début du mois. Dans le but de souligner le courage de celles qui dénoncent, Mélanie, du duo musical des Soeurs Boulay a créé une oeuvre parlante qu'elle a publiée sur les réseaux sociaux. 

C'est la photographe Julie Artacho qui a demandé à la chanteuse de produire cette oeuvre au sujet de l'actualité des dernières semaines. 

Le magnifique collage montre une femme avec la bouche en fleur et aux yeux qui ont été remplacé par les mots suivants : « La peur a fait son temps ». 

« J’ai demandé à [Mélanie Boulay] de créer une image pour la situation actuelle. Une image que les victimes d’abus, d’harcèlement, d’inconduites et d’agressions sexuelles pourraient utiliser comme photo de profil. Question d’envahir l’espace, de montrer combien nous sommes plusieurs à avoir vécu, à differents degrés, des gestes répréhensibles. Certaines personnes ont peur depuis une semaine, mais nous, on a la chienne depuis toujours. La peur a fait son temps, notre peur a fait son temps. On doit en finir avec cette culture du viol et du silence. Je vous invite à utiliser cette image comme photo de profil en créditant Mélanie ou simplement à partager cette image », écrit-elle sous la photo qu'elle a partagée sur Instagram. 

L'autre moitié des Soeurs Boulay, Stéphanie, a également partagé l'image avec ce message : « Chaque jour, je reçois des dizaines de confessions dans mon inbox. On est des milliers à garder ces secrets enfouis depuis trop longtemps. Survivantes et allié.es, partagez. On est ensemble. On vous croit.»

Rappelons qu'il y a quelques jours, elle avait pris la parole après que son ex, le chanteur Alex Nevsky, se fut excusé publiquement de ses comportements toxiques alors qu'ils étaient ensemble. 

Voici ce qu'Alex avait alors publié : 

« Avant-hier j'ai reçu un courriel. Le courriel le plus difficile à lire de toute ma vie. De la part d'une femme que j'ai aimée, et avec qui j'ai été en couple. Dans ce courriel, elle décrit la relation abusive dans laquelle elle a passé deux ans. Je découvre que mon comportement lui a fait extrêmement mal, et qu'elle en porte encore les blessures.

Je découvre comment, par ce que je croyais être de l'amour, j'ai fait et je fais encore parfois du chantage émotionnel, comment j'ai des attentes irréalistes face à la sexualité dans un couple.

Je découvre à 34 ans comment certains de mes comportements sont abusifs. Je découvre ce qu'est la coercition sexuelle. Dans ce courriel, je découvre à quel point j'ai manqué d'écoute, d'empathie et de sensibilité. Je l'ai privée de sa voix et de sa force.

Je découvre une partie de moi que je n'avais jamais regardée auparavant. Je découvre qu'il me manque des morceaux pour être l'homme dont je serai fier. Je découvre que je fais partie de la gang de ceux qui doivent changer. Qui doivent s'éduquer. Avant cette lettre, je me mettais toujours du côté des gentils, des bons. Comme si l'insidieux de mes gestes appartenait à une dynamique de couple, plutôt qu'à moi. »

Stéphanie Boulay avait réagi un peu plus tard dans une story sur Instagram. « C'est quoi, finalement, le point final, la cerise ultime sur le dessus du sundae d'une relation toxique? Quand la personne qui t'a abusée prend ton témoignage privé, le out sans ton consentement et en retire des félicitations et des applaudissements nourris. #alexnevsky », avait-elle répondu.