Jessie Nadeau d'OD brise le silence sur son agression sexuelle

Tout le monde se souvient de Jessie Nadeau, la seule candidate d'Occupation Double Bali à être encore en couple avec la personne avec qui elle a terminé l'aventure. Bien qu'ils n'aient pas gagné, PH et Jessie étaient le couple chouchou du Québec. Eh bien, la jeune femme vient tout juste de briser le silence sur une agression sexuelle ayant eu lieu trois ans plus tôt. 

L'activiste vegan et pansexuelle s'implique déjà auprès de plusieurs causes, notamment la protection des animaux et les droits des communautés LGBTQ, mais grâce à cette nouvelle révélation, elle deviendra aussi un symbole de courage pour les victimes d'agressions sexuelles. 

Jessie Nadeau s'occupe de la mise en scène de la pièce SARA, écrite, produite et jouée par son amie Magalie Rouillard. Sara est une prostituée qui cherche à retrouver une vie plus saine et équilibrée. C'est pendant une répétition jeudi dernier que Jessie a fondu en larmes. Elle n'était pas satisfaite du jeu des acteurs lors d'une scène où Sara subit un viol et a lancé : « Moi, ça vient me chercher cette scène-là et ça me décâlisse que vous jouiez ça de façon banale et que ce soit pris à la légère comme ça. Magalie, tu dois te sentir comme une fille qui vient de se faire violer. T'es censée le sentir dans ton corps ».  

En entrevue avec La Presse le lendemain, la jeune femme a confié que presque personne de son entourage n'est au courant qu'elle a été victime d'une agression sexuelle, pas même son amie Magalie Rouillard : « Je n'en ai jamais parlé publiquement et j'en parle peu dans mon entourage... mais je me rends compte que cette expérience-là, d'être metteure en scène pour une pièce où le personnage principal se fait agresser, ça me brasse... Je me dis maintenant que je dois faire quelque chose ». 

Après avoir été agressée par un homme qu'elle ne connaissait pas il y a de cela trois ans, elle n'a pas porté plainte et n'en a pas parlé. Elle est partie seule en road-trip à Vancouver afin de faire le point : « Je suis tombée dans une zone très sombre, je devais me retrouver et, pour y arriver, je me disais que je devais être à l'autre bout du monde. Je ne le disais à personne parce que, vous savez, des fois, nous nous sentons coupables de ce qui est arrivé. On se sent coupable parce qu'on avait bu de l'alcool. On se sent coupable parce qu'on était habillée sexy. Je sais, c'est tellement con. Il ne faudrait pas se sentir coupable ». 

La candidate était à Bali lorsque la vague de dénonciation sous le mouvement #metoo était à son apogée. À son retour, elle a vécu un choc et maintenant, avec la pièce Sara et son influence sur les réseaux sociaux, elle ressent le besoin d'ajouter sa voix à celles des autres afin d'alimenter le dialogue sur le consentement et de fournir des ressources d'aide aux victimes : « On dirait que j'ai maintenant envie d'utiliser ma voix, ma visibilité et aussi mon art pour parler de ça. Parce que ça me chamboule encore... Je pense que ça va être à vie, ça ». Elle pense d'ailleurs à réaliser un court métrage inspiré de son expérience. 

La pièce SARA sera présentée dans le cadre du festival de théâtre Fringe de Montréal les 12, 14, 15 et 16 juin au Petit Campus. La production amassera des dons et en remettra la moitié aux CALACS, mais plus précisément à Trêve pour Elles, un centre d'aide pour les victimes d'agressions à caractère sexuel.