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Une autre étape difficile pour Anick Lemay
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Une autre étape difficile pour Anick Lemay

Une étape à la fois...

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Le Québec a un peu arrêté de tourner, au cours des dernières semaines, lorsqu'on a appris la terrible nouvelle comme quoi la comédienne Anick Lemay était atteinte du cancer du sein. La femme de 47 ans a ému toute la province avec les trois poignantes chroniques qu'elle a publiées sur le site d'Urbania dans lesquelles elle raconte avec un courage et une force de caractère hors norme toutes les étapes à travers lesquelles elle passe. 

Mais qu'on le veuille ou non, le monde continue quand même d'avancer. Et une autre dure étape a été franchie alors que les tournages pour la prochaine saison de la série L'Échappée ont reprise...sans Anick Lemay, qui doit bien évidemment s'absenter.

Le scénario a été adapté pour que son personnage de Noémie Francoeur puisse réintégrer la série lorsque la comédienne sera en mesure de tourner. Mais pour l'instant, l'auteure Michelle Allen a dû faire un travail de moine pour revoir complètement le scénario. En entrevue au Journal de Montréal, elle explique:

« L’objectif, c’est de garder Noémie dans L’Échappée. C’est un personnage tellement central. C’est la sœur de Brigitte. C’est la directrice du centre jeunesse. On l’aime. Elle est bonne. On l’attend le plus vite possible. »

Michelle Allen a appris la terrible nouvelle bien avant qu'Anick Lemay ne décide de rendre le tout public. Et comme on peut le deviner, la nouvelle a eu l'effet d'une bombe dans l'équipe de L'Échappée.

Huit épisodes avaient déjà été écrits lorsque la nouvelle est tombée, donc l'auteure a dû complètement revoir les scénarios. « C’est comme un paquebot qu’on change de direction. Ça crée un effet domino assez important. »

« Le défi, c’est d’intégrer son absence à quelque chose qui soit le plus dramatiquement intéressant. C’est sûr qu’on peut juste dire que Noémie est partie en voyage, mais c’est un peu plate. Avec qui ? Pourquoi ? Comment ?  J’aurais pu la faire mourir, mais ce n’est pas ce que j’ai choisi. Ça aurait été un peu plate. J’ai trouvé une autre proposition... »

Une chose est sûre, on a bien hâte de voir comment l'auteure a réussi à arranger le scénario pour qu'on comprenne son absence, tout en laissant une porte ouverte à son retour dès qu'elle sera en meilleure forme.

Rappelons que la semaine dernière, dans une troisième bouleversante chronique publiée sur le site d'Urbania, Anick Lemay révélait qu'après avoir subi une double mastectomie, elle commencerait bientôt les traitements de chimiothérapie.

Voici un extrait de sa dernière chronique:

«Imagine que tu es couché sur le dos, bien calé dans tes oreillers, sous une couette douce et chaude. La pénombre est parfaite, les sons sont sourds. Tu es entre le rêve et la réalité. Le calme est… pas si souverain que ça. T’as envie de pipi. C’est ça qui t’as réveillé, maudit. Faut que tu te lèves.

J’avais oublié, pendant mon sommeil.

Pendant les deux heures où les médicaments ont vraiment fait leur effet antidouleur, j’avais oublié pourquoi je dormais avec autant d’oreillers. Me servant de mon abdo et demi (j’en ai jamais eu beaucoup), je me suis donné un erre d’aller pis… ma poitrine a éclaté de l’intérieur.

Elle s’est déchirée, tordue, et m’a terrassée. Je suis retombée direct dans mes oreillers, le souffle coupé, les yeux grands ouverts, droite comme une planche. J’ai absorbé, obligée, cette douleur que je n’arrive pas encore à nommer correctement. C’est comme si je mangeais une volée par en dedans. Des clavicules aux premières côtes, en passant par les aisselles et le haut de mes bras, ça tire, déchire, cogne, arrache et… oppresse. Cette sensation d’avoir constamment vingt livres de béton sur les pectoraux. Tu inspires difficilement. Tout le temps.

Perdre ses seins, je te jure, c’est pas une mince affaire…

Pour personne.

***

J’ai pleuré de soulagement quand le pansement a été retiré.

Mon champ de bataille est moins pire que dans mon imagination débordante. Bon, c’est loin d’être terminé; j’ai encore des drains qui sortent sous mes aisselles, des rubans blancs zébrés sur mes cicatrices et un patchwork de couleurs digne d’un combat de douze rounds à mains nues sur ma minuscule poitrine. MAIS mes chirurgiennes (une pour l’ablation, l’autre pour la reconstruction) sont des magiciennes. La première a évacué les trois cancers qui logeaient dans mes seins et la seconde, grâce à un don d’organe, a pu me reconstruire avec la matrice d’un(e) inconnu(e).

Je porte maintenant un petit bout de quelqu’un avec moi. C’est beau, c’est grand et c’est infiniment touchant.

As-tu signé ta carte soleil pour le don d’organes?

Prochaine étape : chimio. Mine de rien, on avance… Et c’est de moins en moins vertigineux.»