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Un humoriste québécois coupé d’un spectacle à cause de ses cheveux

La raison évoquée? L'appropriation culturelle...

Monde de Stars

Il est de plus en plus difficile de plaire aux offusqués et un humoriste de la relève l'a appris à ses dépends, au cours des derniers jours, alors qu'il n'a pu participer à un spectacle en raison de sa coupe de cheveux. L'humoriste Zach Poitras devait participer au spectacle Le Snowflake comédie club, vendredi dernier, mais les responsables de La Coop les Récoltes, situé sur la rue St-Denis à Montréal, a refusé qu'il participe à l'événement parce qu'il est blanc et qu'il porte des «dreads», ce qui représenterait de l'appropriation culturelle, selon eux.

La coop confirme qu'elle a «refusé qu'une personne blanche portant des dreads performe dans le cadre de nos deux soirées d'humour » en affirmant que «l'appropriation culturelle, c'est le fait qu'une personne issue d'une culture dominante s'approprie des symboles, des vêtements ou encore des coiffures de personnes issues de cultures historiquement dominées.» L'établissement ajoute: «C'est un privilège que de pouvoir porter des dreads en tant que personne blanche et que cela soit vu comme une mode ou comme le fait d'être edgy, alors qu'une personne noire va se voir refuser l'accès à des opportunités d'emplois ou des espaces (logements, écoles, soirées, compétitions sportives, etc.). En effet, les personnes noires doivent trop souvent faire face à l'impératif de changer leur coiffure et de renier leur culture si elles veulent être employables et pouvoir survivre.»

Voici des photos de l'humoriste en question:

Crédit: Gilbert Fortier

Posted by Zach Poitras on Saturday, June 30, 2018

L'humoriste François Tousignant a été complètement choqué par la situation et il a utilisé sa page Facebook pour dénoncer la situation.

Voici ce que l'humoriste François Tousignant a publié sur sa page Facebook:

«À force de vous masturber sur votre volonté de changer le monde, vous êtes devenus des parodies de vous-mêmes. Votre établissement n'est qu'un « safe-space » pour vos propres egos.

Alors voilà où nous en sommes : La Coop les Récoltes refuse qu'un humoriste Queer participe à leur soirée d'humour de ce soir - Le Snowflake comédie club - parce que celui-ci est blanc et porte des dreadlocks. Je sais même pas par où commencer tellement le ridicule est en train d'achever ce qui reste de ma maigre existence.

Loin de moi l'idée de me lancer à la défense d'un pauvre opprimé blanc, mais cette histoire-là me chicote comme une roche de crack dans mes Crocs. Heureusement, j'ai du temps aujourd'hui et ça fait longtemps que j'ai pas remis personne à sa place. LET'S DO THIS!

Débutons par se renseigner un peu sur ledit établissement en lisant leur « Règlement 4 inclusivité ».

* Toussote et s'éclaircit la gorge *

PRÉAMBULE: « Afin de mettre en place un environnement où l’on se sent en sécurité et respecté-e, sans discrimination, la coopérative mettra de l’avant cette politique d’inclusivité ainsi que des mesures claires pour favoriser le bien être collectif, tant au niveau des espaces de travail que dans les événements. »

Jusqu'à maintenant, tout va bien, la Coop est pavée de bonnes intentions. Poursuivons!

« Nous demandons aux personnes qui fréquentent et s'impliquent dans les espaces et les activités de la coopérative d’être conscient-e-s de leur langage et de leur attitude, et de garder en tête que ceux-ci peuvent être oppressifs pour les autres participant-e-s »

L'oppression? J'pas un gros fan, moi non plus.

« Nous entendons par attitude oppressive toute conduite qui ridiculise, marginalise, rejette, menace ou blesse quiconque sur la base de son âge, son apparence physique, son bagage culturel, ses capacités, son éducation, son ethnie, son expression personnelle, son genre, son statut d’immigrant-e, sa langue, sa nationalité, sa religion, son orientation sexuelle, son statut parental ou tout autre facteur. »

Tell me more, tell me more, did he put up a fight?

« Les attitudes oppressives se produisent au quotidien, souvent de manière en apparence banale. »

Genre tes cheveux, man.

« Par exemple, les interruptions répétitives »

Oh s'cuse-moi, continue!

« 5. APPLICATION : Si une personne commet un comportement de harcèlement, elle sera immédiatement sommée d’arrêter et de se conformer à la politique. Si cette personne continue à se livrer à ce comportement agressant, la coopérative conserve alors le droit de prendre les mesures nécessaires pour maintenir un lieu accueillant pour tous et toutes dans l’événement ou les espaces. Ceci peut aller d'un avertissement à l’agresseur-e jusqu’à la suspension ou l’expulsion permanente des espaces ou événements de la coopérative. »

Ils ont donc préféré demander au gars qui book la soirée d'humour de dire à l'humoriste qu'il n'était plus le bienvenu plutôt que d'exiger qu'il se rase la tête avant d'entrer dans le repaire des bien-pensants. Bien joué!

Honnêtement, je crois pas que c'est à moi de statuer si des dreadlocks sur un blanc c'est de l'appropriation culturelle, du racisme ou un comportement oppressif. C'est une discussion que j'aimerais avoir, je suis prêt à en apprendre sur le sujet.

C'est pas non plus à moi de dire si les règlements X ou Y d'un établissements dépassent les bornes. Quelles bornes anyways? À Rome, on fait comme chez les Romains. Je comprends ça.

Par contre, en tant qu'artiste, je peux crissement décider où je ne mets pas les pieds. J'encourage fortement les humoristes qui se produiront sur scène ce soir à la Coop des récoltes à réfléchir sur la question. Est-ce que vous endossez la décision de l'établissement? Croyez-vous qu'un artiste devrait se voir refuser l'accès à un établissement parce que ses cheveux sont rendus politiques? Êtes-vous à l'aise de travailler dans ce « safe space »? ÊTES-VOUS SÛRS QUE VOS JOKES SONT CORRECTES?!?

On a souvent tendance à vouloir faire de la scène à tout prix. On est prêt à faire des bassesses pour un peu de temps devant public, on va souvent se déresponsabiliser de tout ce qui nous entoure la production d'un spectacle tant et aussi longtemps qu'on peut en retirer quelque chose (Allô Gilbert).

J'aimerais savoir ce que vous pensez de leur décision et si vous êtes à l'aise de contribuer à leur établissement dans ce contexte? Coco BelliveauAssende ForestAriane Famelart, je suis curieux de vous entendre, puisque vous serez sur cette scène ce soir.

Bref, au-delà du ridicule de la chose, j'aimerais dire ceci aux membres de la Coop des Récoltes. Vous souvenez-vous pourquoi vous faites ça à la base? Probablement par amour. Je sais, j'suis de même. On entreprend ces combats-là par amour pour les humains partout sur terre, par amour pour ceux qui grandissent et grandiront dans un monde fucked up qui manque cruellement d'amour. On a un désir de justice parce qu'on aime les humains.

Quand vous prenez une décision comme ça, ben y'en a pas, d'amour. Il y a de la colère, de la frustration, de l'amertume. Il y a une volonté d'avoir un impact pour toutes ces fois où on a été impuissant, mais j'vois pas d'amour. C'est là que vous échouez dans la mission que vous vous êtes donnés. Je vous invite à un peu d'introspection et à revenir à la base. Lorsqu'une situation similaire se présentera, je vous encourage à la traiter avec ouverture et surtout, avec amour.»

À force de vous masturber sur votre volonté de changer le monde, vous êtes devenus des parodies de vous-mêmes. Votre...

Posted by François Touz on Friday, January 11, 2019

Et voici le message que La Coop Les Récoltes a publié sur sa page Facebook pour justifier sa décision:

«CW : appropriation culturelle, mentions d'oppressions, privilèges -

Explications relativement à notre politique d'inclusivité  ___________________________________________

La Coop les Récoltes se veut un espace sécuritaire, exempt de rapports d'oppressions. Nous ne tolérons aucune discrimination ou harcèlement au sein de nos espaces. Eu égard à certains évènements récents, la Coop les Récoltes tient à expliquer ses positions.

Nous avons refusé qu'une personne blanche portant des dreads performe dans le cadre de nos deux soirées d'humour (Snowflake Comedy Club et La soirée d'humour engagée). À la suite de ce refus, un humoriste ayant une tribune dans le milieu a fait une publicaton facebook pour exposer la situation et interpeller certain.es humoristes qui performaient au Snowflake Comedy Club du 11 janvier, afin d'avoir leur avis. Dans les commentaires, on nous reproche le fait de nous affirmer comme un espace inclusif, alors que nous osons exclure une personne.

Petite mise au point : L'appropriation culturelle, c'est le fait qu'une personne issue d'une culture dominante s'approprie des symboles, des vêtements ou encore des coiffures de personnes issues de cultures historiquement dominées. C'est un privilège que de pouvoir porter des dreads en tant que personne blanche et que cela soit vu comme une mode ou comme le fait d'être edgy, alors qu'une personne noire va se voir refuser l'accès à des opportunités d'emplois ou des espaces (logements, écoles, soirées, compétitions sportives, etc.). En effet, les personnes noires doivent trop souvent faire face à l'impératif de changer leur coiffure et de renier leur culture si elles veulent être employables et pouvoir survivre.

Nous vivons dans une société où le racisme systémique est bien présent et où les espaces où les personnes racisées et marginalisées peuvent se sentir en sécurité sont très rares. La Coop les Récoltes aspire à être un espace où ces personnes vont se sentir à l'aise.

Pour un personne issue d'une culture historiquement dominée, voir sa culture être appropriée, c'est-à-dire détournée ou vidée de son sens premier, capitalisée, fétichisée, etc., est une violence. Après des décennies de colonialisme, d'esclavagisme et de génocides culturels où les personnes racisées se sont vues persécutées et interdites de pratiquer leur culture, de porter leurs vêtements et leurs coiffures (on pense ici aux colons anglais qui interdisaient aux yoggis de pratiquer leur spiritualité, aux femmes noires forcées de raser leurs cheveux ou encore aux autochtones dont les pratiques spirituelles et les rites ont été interdit par l'État canadien dans un objectif explicite d'assimilation), c'est une claque au visage de voir que ce pourquoi un groupe a été persécuté, un autre groupe peut se l'approprier sans problèmes ni conséquences.

À ceux et celles qui parlent d'échange culturel, nous aimerions rappeler qu'un échange se fait sur une base égalitaire entre des personnes de différentes cultures, c'est-à-dire lorsqu'il n'existe pas un rapport de pouvoir impliquant la domination d'une culture sur l'autre. À ceux et celles qui disent que les personnes noires font aussi de l'appropriation culturelle en se lissant les cheveux, nous aimerons rappeler la dimension systémique que prend le racisme et que le fait de se lisser les cheveux ne constitue pas un acte d'appropriation, mais bien plutôt un acte de survie, inscrit le plus souvent au sein d'un processus d'adaptation à une société véhiculant les critères de beauté de la blancheur, c'est-à-dire une société où les cheveux des personnes racisées sont très tôt l'objet de moqueries de la part de leurs camarades blanc.hes, où les personnes racisées apprennent assez vite à détester leur corps, leurs cheveux ou leurs vêtements traditionnels et où elles tentent de rentrer dans le moule en se conformant à des critères de beautés eurocentrés.

Dans les cas d'appropriation culturelle, nous comprenons que l'intention d'une personne peut ne pas être raciste. Toutefois, au-delà de l'intention individuelle, l'appropriation culturelle véhicule du racisme dont les conséquences sur les personnes concernées sont réelles. L'appropriation culturelle n'est pas un débat ou une opinion; c'est une forme d'oppression passive, un privilège à déconstruire et surtout, une manifestation de racisme ordinaire. Nous sommes un espace inclusif pour les personnes marginalisées, ce qui implique que nous sommes un espace exclusif pour les personnes qui reproduisent les oppressions systémiques. L'application de notre politique d'inclusivité par rapport à l'appropriation culturelle signifie que nous reconnaissons l'appropriation culturelle comme une forme de racisme.

Lors d'évènement à la Coop les Récoltes, qu'il s'agisse d'un show, d'une soirée d'humour, d'un atelier ou d'une conférence, les personnes faisant de l'appropriation culturelle ne seront pas les bienvenues sur scène, puisqu'elles détiendraient alors un micro, qu'elles auraient le spotlight sur elles (avec tout ce que cela implique en termes de reconnaissance symbolique et sociale), ce qui serait donner un espace supplémentaire dans la société à des personnes qui n'ont aucune difficulté à en trouver ailleurs.

Pour ce qui est des clientes et des clients, nous favorisons une approche de déconstruction et d'éducation, où la personne en question se verra expliquer qu'elle reproduit un comportement raciste. Nous étions (et sommes toujours) en préparation d'un tract à cet effet, bien avant cette polémique. Nous considérons qu'il est plus important de passer par l'éducation face à un tel enjeu, plutôt que de refuser l'accès à notre espace. Nous sommes prêts à avoir cette même discussion avec les personnes qui souhaitent monter sur scène et qui ne comprennent pas que nous décidions, en raison des impacts expliqués ci-haut, de leur refuser ce privilège.

Aux personnes qui n'ont jamais mis les pieds à la Coop les Récoltes et qui disent que nous sommes une bande de SJW qui va trop loin, qui se moquent du concept d'espace sécuritaire ou qui souhaitent nous boycotter, vous pouvez continuer de fréquenter les autres bars, privilège que n'ont pas de nombreuses personnes marginalisées. En tant que personnes privilégiées, l'ensemble de l'espace public vous appartient déjà et c'est précisément cette situation que la Coop les Récoltes, de par sa mission et sa politique d'inclusivité, tente d'inverser.

Aux personnes qui fréquentaient la Coop les Récoltes et qui disent que maintenant elles n'y retourneront plus, nous vous invitons fortement à remettre en question votre position de privilège, à vous informer et à tenter de vous déconstruire si vous vous dîtes réellement allié.es et antiracistes. En outre, nous sommes certain.es que vous comprendrez qu'il est inadmissible de comparer le fait de refuser à une personne une tribune de quelques mètres carrés aux oppressions systémiques vécues par les personnes marginalisées, d'autant plus que cette tribune se situe sur des territoires autochtones volés et non cédés.

À celles et ceux qui nous soutiennent et qui comprennent, nous vous remercions et nous vous invitons à continuer de venir nous voir. Plus particulièrement, aux personnes marginalisées, nous souhaitons continuer à vous être accessible. Cet espace est pour vous. Merci d'exister et merci de nous faire exister. »

CW : appropriation culturelle, mentions d'oppressions, privilèges - Explications relativement à notre politique d'...

Posted by Coop Les Récoltes on Sunday, January 13, 2019

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