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Un député libéral accusé d'inconduite sexuelle envers une adolescente de 15 ans
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Un député libéral accusé d'inconduite sexuelle envers une adolescente de 15 ans

Elle n'avait que 15 ans...

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Le député provincial de Laurier-Dorion Gerry Sklavounos se retrouve une fois de plus dans l'eau chaude, après qu'une jeune militante ait affirmé avoir été victime de comportement déplacé de sa part, alors qu'elle n'avait que 15 ans.

La Presse rapporte le témoignage de Maude-Félixe Gagnon qui affirme que le député l'avait invité dans son bureau de l'Assemblée nationale où il lui a agrippé cuisse et lui a demandé si elle avait déjà eu une relation sexuelle, avant de tenter de l'embrasser contre son gré. Les faits allégués se seraient passés en 2015, alors que la jeune femme était âgée de 15 ans. 

On se rappelle que Sklavounos avait été dans la tourmente après qu'Alice Paquet l'ait accusé de viol. Aucune accusation n'a été déposée dans ce dossier, mais le député de Laurier-Dorion n'a jamais été réintégré au caucus libéral. 

Maude-Félixe Gagnon, qui a aujourd'hui 18 ans, est une jeune militante libérale qui siège notamment au comité de la condition féminine de la Commission jeunesse du Parti libéral du Québec. 

Elle affirme qu'elle n'a pas l'intention de porter plainte à la police.

« Je n’ai pas besoin de la lourdeur d’un processus judiciaire présentement dans ma vie. J’ai autre chose à gérer et j’ai besoin de me concentrer sur le positif. Je n’ai pas envie de m’embarquer là-dedans. On choisit ses combats. J’ai choisi de ne pas porter plainte, mais j’ai choisi de le vivre autrement et de faire en sorte que, si possible, ça arrive moins, que ça n’arrive pas, de protéger nos filles et nos militantes. »

La Presse raconte la soirée au cours de laquelle les faits reprochés se seraient déroulés. Voici un extrait du texte en question.

À la fin d’avril 2015, Maude-Félix Gagnon se serait ainsi rendue avec un ami à l’Assemblée nationale, comme il lui arrivait de le faire à l’occasion, pour assister à la période des questions. Elle aurait croisé Gerry Sklavounos dans le hall de l’hôtel du Parlement, près de la cafétéria. Elle lui avait déjà parlé à l’occasion d’événements partisans, à partir de 2013. « Il m’a dit : “Ce serait cool que tu viennes voir le bureau du leader adjoint [du gouvernement]. On pourrait jaser” », raconte-t-elle.

Elle serait passée au bureau du député en fin d’après-midi, seule. Son ami était « parti prendre le train pour rentrer à Montréal », précise-t-elle. La Presse a joint cet ami hier. Il a confirmé les faits, ajoutant que Maude-Félixe Gagnon lui avait raconté sa mésaventure avec le député.

Dans son bureau en cette fin d’avril 2015, le député aurait invité à souper Maude-Félixe Gagnon, alors élève de quatrième secondaire. « Je lui ai dit : “Ce serait le fun que je demande à ma mère [avant].” »

La remarque ne l’aurait pas refroidi, selon elle. Il lui aurait suggéré de se rendre après le repas dans son appartement situé au-dessus du restaurant Louis-Hébert, sur la Grande Allée. « On pourrait monter jouer aux échecs dans ma chambre », aurait-il déclaré. Elle lui aurait répondu « dans [sa] splendide naïveté » : « Je ne sais pas jouer aux échecs. »

« C’est un beau monsieur, il en impose, il dégage, mais j’étais loin dans ma tête de penser à ça », dit-elle.

Puis le député aurait « mis la main sur [sa] cuisse ». « C’était un contact physique non désiré », précise-t-elle. « Il a eu des questions personnelles, très personnelles, sur ma vie sentimentale, sur mes expériences, sur ce que j’avais vécu précédemment, peut-être, avec des garçons », allègue-t-elle. « Il a fini par me poser la question : “Est-ce que t’as déjà couché avec quelqu’un ?” »

Il se serait ensuite « approché, j’ai figé, il m’a embrassée » sur la bouche. « Ce n’était pas voulu. »

« J’ai fini par partir, mais il fallait qu’il me raccompagne. Je ne pouvais pas me promener librement [dans les corridors du parlement]. J’ai probablement dit quelque chose comme : “Faut que j’aille prendre mon bus, sinon je vais arriver en retard pour le souper.” C’est sûr que j’ai dit quelque chose du genre. » Elle serait finalement rentrée chez ses parents. « J’ai fait comme si rien ne s’était passé. »

On vous invite fortement à lire le texte de La Presse en exclusivité ici.

Sur sa page Facebook, Maude-Félixe Gagnon a partagé le texte suivant:

RECTIFIER LES FAITS :

Je n’écris pas ce texte pour parler de ce qui m’est arrivé. Ou du moins pas en particulier du geste qui a été posé à mon endroit. En novembre dernier, de nouvelles inconduites de la part du député Gerry Sklavounos, cette fois sur une jeune femme mineure, ont été portées à votre attention. Comme bien d’entre vous s’en sont douté à ce moment, sans confirmation de la chose, cette jeune femme, c’était bien moi.

Presque 3ans après les faits, je suis enfin en paix avec ce qui s’est passé. Non, ce n’est pas de ma faute, non je n’ai pas couru après, non ce n’est pas moi qui a quelque chose à me reprocher. Évidemment, je n’irai pas plus loin sur ces événements, publiquement avec vous. Mon cheminement se fait de manière privée, petit peu par petit peu.

Suite à la sortie de Geneviève Guilbault et Lise Lavallée aujourd’hui sur un cas plus récent, je me sens dans l’obligation de rectifier certains faits. Ces interventions, avaient clairement une teneur politique. Ça fait partie de la game, je n’ai pas vraiment besoin de vous le dire. Mais au-delà de la politique, il y a la vie. Et ça contrairement aux deux députées de la CAQ nommées ci-dessus, les autorités libérales l’ont compris. Aucune tentative de cover-up, comme elles aiment si bien le crier haut et fort, n’a été effectuée dans mon cas. Au contraire, j’ai été accompagnée tout au long du processus de dénonciation. J’ai été encouragée à porter plainte, à en parler à des professionnels. La Présidente du caucus et le Whip de l’époque m’ont écouté, sans jugement et se sont assurés que j’allais bien, que j’étais à l’aise dans le tourbillon et surtout bien avec mes choix. J’ai également reçu un soutien indéfectible de la part de femmes extraordinaires que je n’ai d’ailleurs, pas assez remercié à ce moment.

Non, personne ne m’a demandé d’écrire ce texte. Je suis une personne à part entière qui prend ses propres décisions, avant tout pour mon propre bien être.

RECTIFIER LES FAITS : Je n’écris pas ce texte pour parler de ce qui m’est arrivé. Ou du moins pas en particulier du...

Posted by Maude-Félixe Gagnon on Wednesday, April 18, 2018

Source: La Presse