Patrick Lagacé s'adresse à ceux qui ne voient que des arcs-en-ciel «Vous faites partie du problème»

Depuis le début de la crise, on s'efforce à trouver du beau, à mettre en lumière ce que cette crise fait ressortir comme solidarité, comme créativité, comme résilience et comme générosité. On l'avoue, on fait partie de ceux qui ont décidé de partager des histoires inspirantes et pleines d'espoir parce qu'on s'est dit que l'actualité était assez déprimante et inquiétante comme ça. On a mis des arc-en-ciels et des «Ça va bien aller» dans nos articles et nos publications Facebook.

Et on considère encore qu'on a eu raison de le faire. Parce que c'est important de donner espoir aux gens en ces moments particulièrement éprouvants et de mettre en lumière les histoires lumineuses comme celle de cette jeune femme de 18 ans qui a décidé d'aller travailler de nuit dans un CHSLD ou encore celle de Laurent Duvernay-Tardif qui ne se contente pas de sa bague du Super Bowl et de ses millions, mais qui décidé d'aller au front pour aider en première ligne.

Mais il n'y a pas que ça. Et décider de donner de l'importance aux belles histoires, ça ne veut pas dire de se mettre des lumières roses et de s'imaginer que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Le chroniqueur de La Presse Patrick Lagacé nous le rappelle de belle - mais dure - manière, jeudi matin, dans un texte intitulé « Overdose d'arcs-en-ciel » que l'on vous suggère fortement de lire en intégralité.

On vous propose tout de même quelques extraits particulièrement forts:

« Cette chronique s’adresse à toi.

Pas aux politiciens qui nous dirigent, pas au « système », pour une fois.

À toi.

Plus particulièrement à toi qui m’écris immanquablement depuis le début de cette crise pour me dire que je ne suis pas constructif, que je suis négatif, qu’il ne faut pas critiquer, que ce n’est pas le temps de souligner quelque dysfonction que ce soit dans notre système de santé… [...] Tu fais partie du problème. 

Le Québec est l’épicentre de la pandémie canadienne de coronavirus. Montréal est une « anomalie tragique » dans un pays qui commence à aplatir sa courbe d’infections, selon les mots du Globe and Mail. »

Il a raison. Il rappelle notamment que ça fait des décennies qu'on sait très bien que notre système de santé est bancal.

Et il termine sa chronique coup de poing en rappelant qu'il est important de poser des questions et de pointer les incongruités du système, les contradictions et les mauvaises décisions.

« Le cr*** de minimum est de poser quelques questions, de laisser filtrer un peu d’indignation de temps en temps… Tout en parlant des belles histoires de cette sale époque.

Je vais continuer à le faire.

Et si tu fais partie des lecteurs obnubilés par les arcs-en-ciel et les « Ça va bien aller », je suggère de passer par-dessus ma chronique et d’aller regarder des reprises de Passe-Partout. »

Mais on vous le re-suggère vraiment très fortement: allez lire cette chronique de Patrick Lagacé juste ici sur le site de La Presse.