Déconfinement: le docteur Alain Vadeboncoeur lance un appel au calme

C'est le sujet de l'heure au Québec comme partout ailleurs dans le monde... doit-on commencer à mettre fin au confinement de la population?

Il n'y a pas de réponses simples à cette question et si l'on se fie au docteur Alain Vadebonceur, il n'y a pas non plus de bon scénario... que des scénarios qui sont moins pires que d'autres.

Bien qu'il croit que le gouvernement Legault a pris la bonne décision en repoussant d'une autre semaine la réouverture des commerces et écoles à Montréal, ne comptez pas le docteur Vadeboncoeur parmi ceux qui s'opposent systématiquement au déconfinement de la population, au contraire.

Pour lui, tout est une question de balance de risques... et les risques liés à la santé mentale, la santé des aînés et des enfants ainsi que les conséquences économiques d'un confinement qui s'étire risquent d'être énormes.

Dans une entrevue très intéressante accordée à Radio-Canada, le docteur Vadebonceur a très bien résumé la situation. 

"C'est vraiment la balance des deux inquiétudes ou des deux risques qui est en cause. Clairement, un confinement a des effets, là je parle uniquement de la santé. L'impact sur les personnes âgées, par exemple, de ne pas pouvoir sortir, on sait que ça a des impacts majeurs sur leur autonomie, leur santé physique, même leur santé mentale. 

La santé mentale, je pense que tout le monde va être exposé à ça, est exposé et va l'être dans les prochaines semaines. La santé des enfants aussi. Ça, c'est juste le biais de l'effet direct du déconfinement, mais si on y va sur les effets indirects, on sait très bien que les problèmes liés aux revenus, au travail, au stress que ça cause, ça peut aussi engendrer des problèmes de santé importants. 

C'est vraiment une balance des deux risques ou des deux inquiétudes qui est en cause. Par exemple, l'Association des pédiatres a jugé que le risque du confinement actuellement pour les enfants est plus grand que le risque de les renvoyer à l'école. C'est un point de vue intéressant, ce ne sont pas des gens qui ont des intérêts économiques, mais s’ils pensent seulement à la santé, eux, ils jugent que c'est plus grand. C'est vraiment cette balance de risques là qui est difficile à bien évaluer actuellement parce qu'on est dans la prospective, on anticipe, on n’est pas des devins." -Alain Vadeboncoeur, en entrevue à Radio-Canada