Coeur de pirate revient sur la vague de dénonciations et donne son opinion sur le dossier Maripier Morin

Coeur de pirate est non seulement l'une des artistes québécoises les plus talentueuses de sa génération, elle est également l'une des divertissantes et l'une des plus engagées. La chanteuse qu'on a pu voir cette année comme coach à La Voix a démontré à plus d'une reprise au cours des dernières années qu'elle n'hésite pas à monter au front pour dénoncer les injustices, affirmer qui elle est et prendre des actions concrètes pour changer les choses.

Dans une entrevue particulièrement intéressante donnée à Marc Cassivi et publiée par La Presse, la jeune femme aborde plusieurs sujets, dont la vague de dénonciations sans précédent qui a déferlé sur le Québec cet été. On le sait, le mouvement a notamment touché plusieurs personnalités influentes du monde de la musique, dont le propriétaire de sa maison de disques, Éli Bissonnette. Coeur de pirate a annoncé son intention de racheter Dare to care pour prouver que le travail des artistes du label était plus important que les comportements déplacés de quelques personnes.

Et même si la vague a fait tomber plusieurs personnes dans son industrie, la chanteuse considère que c'était pour le mieux.

Voici quelques extraits de l'entrevue que l'on vous suggère fortement de lire en intégralité sur le site de La Presse:

« Il y a eu un vrai ménage qui s’est fait cet été. Il y a quelques années, au début du mouvement #metoo, on parlait beaucoup de Weinstein, de gros monstres influents, mais moins de ce qui se passe ici tous les jours. Après, est-ce que ça s’est bien fait ? Est-ce qu’on a mis tout le monde dans le même panier ? A-t-on assez fait la différence entre ce qui est très grave et ce qui l’est un peu moins ? Peut-être pas. Mais il y a eu une dénonciation d’une culture, qui était très importante et nécessaire. »

La chanteuse a également commenté le dossier Maripier Morin / Safia Nolin qui a complètement ébranlé le monde du show business québécois.

« Collectivement, les gens voient une belle animatrice qui montre une facette d’elle qui correspond aux standards acceptés par la société. Ce n’est pas le cas pour Safia. Sa façon de porter des vêtements, son orientation sexuelle sont moins conformes aux normes de la société. Alors on ne la croit pas. Elle a reçu des menaces de mort ! Elle ne se sentait pas en sécurité chez elle. Elle ne se sentait pas en sécurité au Québec ! Je comprends que les gens n’avaient rien à faire cette année, mais qui sont-ils pour juger ce que Safia a vécu ? C’est plus facile de détester ce qu’on ne connaît pas. »

Coeur de pirate a fait couler beaucoup d'encre il y a quelques années en faisant son coming-out comme personne queer et en s'affichant en couple avec une personne trans. Marc Cassivi lui a demandé si, avec du recul, elle regrettait ses prises de position. Sa réponse démontre parfaitement pourquoi on aime autant Coeur de pirate:

« Je n’ai jamais regretté aucune prise de position ni coming out. Autant j’ai eu des menaces de toutes sortes, autant il y a eu des gens qui m’ont écrit et qui m’ont parlé dans la rue pour me remercier de prendre la parole, parce qu’ils savent mieux qui ils sont ou parce qu’ils peuvent en parler à leurs parents grâce à moi. Ça vaut plus que tout. Je m’en rends compte aujourd’hui – au début je ne le comprenais pas trop : ça ne sert à rien d’être connue, d’avoir une voix et de ne pas l’utiliser. C’est du gaspillage. »

On vous l'a dit mais on vous le répète: on vous suggère vraiment fortement de lire l'entrevue en intégralité sur le site de La Presse.